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Ce round est le début d’une inévitable dégringolade vers une relation toujours plus malsaine et dangereuse pour la victime. Le/La fion(ne), désormais assuré(e) de maintenir son adversaire sur le ring en toutes circonstances, va infliger des coups on ne peut plus violents et destructeurs. Porté(e) par un sentiment de toute puissance, il/elle va procéder à la mise à mort de son partenaire.

1. Le retour de la « fionattitude » 

 

Allez, finie la plaisanterie ! Le/La fion(ne) veut bien donner de sa personne quelque temps, mais il faudrait voir à ne pas trop pousser. En effet, vous, ma chère victime, êtes désormais confiante et rassurée, vous êtes donc de nouveau disposée à vous donner corps et âme à votre fion(ne).

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Celui-ci/celle-ci va donc entreprendre de regagner sa place de VICTIME à cajoler. Pour cela, il/elle va créer un prétexte qui lui permettra d’inverser les situations. Il/elle attaquera de façon agressive et imprévisible, afin de vous tétaniser et de vous ôter tout moyen de riposter.

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Rongé(e) par la rancœur, se sentant humilié(e) d’avoir dû avouer des torts qu’il/elle ne juge pas siens, le/la fion(ne) profitera de cette étape pour vous stipuler que ses précédents efforts n’étaient pas justifiés. Il/elle exigera alors une reconnaissance du « préjudice » subi, et une réparation de ce dernier… Il/elle soulignera les engagements que vous aviez pris, mais ne parlera plus des siens. Ses promesses ne seront plus qu’un lointain souvenir…

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Il/elle montera d’un cran dans la violence physique et/ou dans la critique acerbe quotidienne, tout en prenant soin de se déresponsabiliser en vous culpabilisant systématiquement. Il/elle instaurera un climat angoissant et menaçant afin de vous dissuader d’une quelconque séparation.

 

 

2. Votre prise de conscience 

 

Vous replongez tête la première dans un quotidien infernal. Vous êtes noyé(e) par la méchanceté et les attaques de votre fion(ne) qui font désormais partie intégrante de la relation. L’espoir d’un changement définitif disparaît au fil des mois. En effet, vous prenez progressivement conscience de la véritable personnalité de votre fion(ne) qui ne souhaite aucunement changer, et qui ne peut donc pas être aidé(e). Vous comprenez que cette relation vous détruit à petit feu, et que vos efforts pour sauver votre couple sont vains… L’idée de fuir le ring germe dans votre esprit et ne vous quitte plus. Assommé(e) parallèlement par la culpabilité, vous ne parvenez toujours pas à trouver la force de quitter définitivement votre partenaire.

 

 

3. Les allers-retours 

 

Toutefois, votre prise de conscience va se traduire par des ruptures à répétition… suivies de retours auprès de votre tortionnaire. Eh oui, force est de constater qu’il s’agit d’un véritable défi que de quitter un(e) fion(ne) !

Les gens non sensibilisés au fionisme verront là une tendance masochiste chez vous. La réalité est tout autre… En effet, deux points centraux sont à retenir pour comprendre ces retours successifs :

 

 

> La technique du round 3 revisitée : Notre fion(ne) va de nouveau ressortir la tenue du beau/de la belle prince(sse) charmant(e) fou/folle amoureux/amoureuse et profondément meurtri(e) par votre souffrance dont il/elle est seul(e) responsable (jusque là, rien de très original),  mais il/elle va entrecouper ses magnifiques déclarations de…MENACES et D’INSULTES !​

Ca marche me demanderez-vous ? Eh bien…oui ! Pourquoi ? Tout simplement parce que la simple technique des regrets et des remords ne fonctionne plus ! Vous n’êtes plus dupe, et avez compris au fil des disputes que votre fion(ne) n’est pas aussi bon(ne) qu’il/elle le prétend. Il/elle se présente en victime certes, mais fait la preuve quotidienne d’une attitude offensive et provocatrice. Voyant que la technique du discours paradoxal s’essouffle, le/la fion(ne) va alors taper plus fort en instaurant une ambivalence lui permettant, dans un premier temps, d’alterner ses rôles (technique habituelle consistant à passer d’un round à un autre, d’un rôle de « gentil(le) » à un rôle de « méchant(e) »), et lui permettant aussi de faire appel, dans un second temps, à des sentiments CONTRADICTOIRES chez vous qui sont l’amour…et la PEUR.

 

Exemple : « Je t’aime et ferai tout pour te rendre heureux/heureuse, mais, si tu me quittes, je te tue ». Parole de fion(ne) !

 

 

> « Sans moi tu n’es rien » : Vous voulez partir ? Très bien, qu’à cela ne tienne ! Le/La fion(ne), pour s’assurer de la pertinence de votre choix, va prendre soin de vous questionner sur la manière dont vous parviendrez à vivre sans lui/elle, à subvenir à vos besoins si vous êtes sans emploi, à vous loger si vous n’avez plus d’amis pour vous héberger, à éduquer les enfants dont vous n’aurez pas la garde, compte tenu de votre état psychologique perturbé… L'estime et la confiance en vous-même au plus bas, vous prendrez soudainement conscience de l’emprise que le/la fion(ne) a pris soin d’instaurer depuis le premier jour, emprise dans laquelle vous êtes désormais englué(e) jusqu’au cou… Vous aurez donc un mal fou à fuir définitivement, et vous vous résignerez plus d’une fois à rester aux côtés d’un(e) fion(ne) cruel(le) et tyrannique pour lequel/laquelle vous avez, le plus souvent, encore des sentiments… (eh oui, l’ambivalence fait des miracles !)

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L’emprise s’apparente ici à une laisse. En effet, si un maître donne des à-coups secs sur celle-ci dans le but de garder son chien près de lui, le/la fion(ne), quant à lui/elle, tire dessus de toutes ses forces pour dissuader son partenaire de sortir hors des sentiers battus…

 

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Vous l’aurez compris, un combat avec un(e) fion(ne) conduit inexorablement au K.O. Mais, contre toute attente, c’est la victime qui, le plus souvent, l’infligera à son adversaire. En effet, imaginez désormais un petit maître gringalet qui promène un gros chien robuste et athlétique. Le chien aperçoit subitement une jolie chienne sur l’autre côté de la route. Il tirera violemment sur la laisse de son maître qui, surpris par ce choc soudain, titubera sur deux mètres tout au plus avant de finir par se résigner à laisser filer son toutou.

 

Eh bien, ce chien costaud, c’est vous, décidé(e) à vous libérer de l’emprise de votre fion(ne) en réalité faible et lâche, et à courir tout droit vers votre LIBERTÉ…

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PS : A la lecture de cette dernière phrase, certain(e)s d'entre vous chantent peut-être "Eye of the tiger" de Survivor, et vous faites bien ! J'encourage les autres à faire la même chose : ça donne un élan ;-).

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